Liste des principaux bourreaux
« Nous avons volontairement décidé de limiter les bourreaux aux concepteurs du système de répression et de gestion du pays pendant les 26 années de la dictature de Sékou Touré. Nous avons volontairement omis ceux qui se sont fait tromper par le régime, ont travaillé pour le système et se sont retrouvés victimes du système.»
Les bourreaux identifiés 10
Liste des dignitaires avec révélations audios disponibles
Introduction à la diffusion des audios des dignitaires de la première république arrêtés le 03 avril 1984 après la prise du pouvoir par l'armée guinéenne.
Chers auditeurs, Chers frères et sœurs,
Avant de vous faire écouter les audios susmentionnés, vous nous permettrez de vous apporter quelques explications et clarifications sur le contexte de l'époque et sur les circonstances dans lesquelles les audios ont été enregistrés.
Le contexte
Nous sommes en décembre 1984, neuf mois après la chute du régime du premier président de la république de Guinée, Ahmed Sékou Touré, qui est resté au pouvoir pendant 26 ans, est mort à Cleveland (dans l'Ohio), et a été enterré le vendredi 30 mars 1984 à Conakry. Quatre jours plus tard, le 03 avril 1984, l'armée guinéenne prenait le pouvoir et ordonnait, entre autres choses, l'arrestation des principaux dignitaires de la 1ère république, ainsi que des proches parents du défunt président. Parmi les personnes détenues, figuraient l'épouse de Sékou Touré André Touré, leurs enfants Aminata et Mohamed, les frères Ismaël et Amara, les sœurs Ramata et Nounkoumba, les cousins et neveux Siaka Touré, Mandiou Touré, les beaux frères par alliance Mamadi Kéita et Seydou Kéita, ainsi que les proches collaborateurs du défunt président Sékou Chérif, Damantang Camara, Moussa Diakité, Toumany Sangaré, etc.
Les circonstances de la création d'une commission d'enquête
Le 08 avril 1984, lors de sa première conférence de presse, le colonel Lansana Conté, président du CMRN, annonce que les anciens responsables de la première république en détention ne seront pas exécutés, qu'ils seront jugés pour fautes économiques et administratives. C'est donc dans ce cadre qu'une commission d'enquête a été mise en place par le CMRN. Celle-ci, conformément aux orientations données par le CMRN et son président, met l'accent sur les délits économiques qui ont freiné le développement économique et social du pays. Ce qui intéressait les militaires qui avaient pris le pouvoir qui avaient trouvé au bureau de Sékou Touré une liste d'une vingtaine de ministres possédant des comptes en banque à l'extérieur du pays, c'était de récupérer ces ressources financières détournées par les ministres et les proches du défunt président. Leur libération était conditionnée par la restitution des sommes d'argent détournées.
À l'époque, les militaires ne parlaient presque jamais des crimes de sang, des crimes contre l'humanité, des exécutions extra judiciaires, et des traitements inhumains, cruels et dégradants subis par les citoyens guinéens dans les geôles des camps Boiro.
Auteur de l'introduction : AVCB